La solitude est associée à des comportements néfastes pour la santé

Une nouvelle étude danoise à grande échelle publiée dans BMC Santé publique met en lumière la solitude comme un problème de santé publique croissant, associé à une morbidité et une mortalité accrues. L'objectif principal de cette étude était d'examiner la relation entre la solitude et les comportements de santé défavorables (tabagisme quotidien, forte consommation d'alcool, inactivité physique, mauvaises habitudes alimentaires).

Méthodologie

Cette étude transversale a été menée en utilisant les données de l'Enquête nationale danoise sur la santé de 2017 ("Comment allez-vous ?") dans un échantillon de 122 258 personnes (âgées de 16 ans et plus).

La solitude a été mesurée à l'aide de l'échelle de solitude à trois items (T-ILS).

Des modèles de régression logistique ont été utilisés pour analyser l'association entre la solitude, les comportements de santé et l'obésité.

Les modèles ont été ajustés en fonction du sexe, de l'âge, du niveau d'éducation, du pays d'origine et de la situation familiale.

Principaux résultats

• En analysant les données, les chercheurs ont découvert que 8,2% de la population pouvait être classée comme solitaire. Les jeunes, les femmes et ceux inscrits à des programmes éducatifs étaient tous plus susceptibles d'être seuls.

• La solitude est associée à un risque accru de tabagisme quotidien (OR ajusté = 1,30 ; IC à 95 % : 1,21-1,40), d'inactivité physique (OR ajusté = 1,87 ; IC à 95 % : 1,75-1,99), de mauvaises habitudes alimentaires (OR ajusté = 1,58 ; IC à 95 % : 1,47-1,70) et d'obésité (OR ajusté = 1,60 ; IC à 95 % : 1,49-1,72).

• Inversement, la solitude est associée à une réduction du risque de forte consommation d'alcool chez les hommes (OR ajusté = 0,82 ; IC à 95 % : 0,74-0,0.91).

• Les analyses stratifiées ont révélé que l'association entre la solitude et les comportements de santé défavorables est généralement plus forte chez les femmes que chez les hommes. Ainsi les chercheurs ont également constaté que si la solitude était liée à l'obésité et aux mauvais résultats pour les hommes et les femmes, la relation était plus forte pour les femmes. Cependant, alors que les hommes solitaires ont montré une plus faible probabilité de consommer des niveaux élevés d'alcool, les femmes ne l'ont pas fait.

• L'association entre la solitude et la consommation d'alcool varie selon les étapes de la vie.

Les résultats de cette étude soutiennent les travaux antérieurs qui montrent des relations positives entre la solitude et le tabagisme, sauf au début et au milieu de l'âge adulte.

La solitude apparait associée à l'obésité, à une alimentation plus faible et à de faibles niveaux d'exercice physique. Ces relations peuvent avoir des mécanismes comportementaux et psychologiques, où la stigmatisation du surpoids et le manque de soutien pourraient conduire à des stratégies d'adaptation mauvaise pour la santé et à un renforcement de l'isolement social. Ces résultats fournissent des informations importantes pour comprendre de quelle façon la solitude peut devenir un tueur silencieux.

Source : Jensen, MM, Friis, K., Maindal, HT et al. La solitude est associée à des comportements néfastes pour la santé et à l'obésité : une étude danoise basée sur la population de 122 258 personnes. BMC Public Health 25 , 375 (2025). https://doi.org/10.1186/s12889-025-21490-4